
Le Groupe SERL organise régulièrement des rendez-vous thématiques destinés à favoriser les échanges et le partage de bonnes pratiques entre professionnels. La matinée santé du 26 septembre dernier, pilotée par le pôle Énergie du Groupe SERL, revenait sur le triple défi qui se pose aujourd’hui aux hôpitaux : maîtriser leurs coûts énergétiques, réduire leur empreinte carbone et répondre aux obligations de solarisation de la loi APER. Les énergies renouvelables et les productions locales apparaissent comme un levier d’opportunité et de stabilité pour les hôpitaux, grands consommateurs d’énergie. Décryptages, retours d’expériences et modes d’emploi ont jalonné ce temps d’échange.
Le contexte
Les matinées santé du Groupe SERL
Le Groupe SERL œuvre depuis plus de quinze ans en qualité d’assistant à maîtrise d’ouvrage sur des opérations immobilières, notamment portées par les acteurs de la santé.
Fort de cela, le Groupe SERL organise périodiquement des matinées thématiques dédiées aux acteurs hospitaliers et médico-sociaux. Elles sont destinées à explorer des thématiques qui font écho à leur environnement et leurs enjeux du moment, tout en favorisant le partage des expériences et des bonnes pratiques. Parmi les dernières rencontres, des échanges se sont noués sur les thèmes de l’ouverture sur la ville des EHPAD, des aménagements des unités Alzheimer ou encore de la place des maisons de santé pluridisciplinaires.
Énergies renouvelables et hôpitaux, quelles opportunités ?
Dans une conjoncture caractérisée par l’absence de visibilité de l’évolution des prix de l’énergie, les énergies renouvelables et les productions locales apparaissent comme un levier de stabilité pour les hôpitaux qui sont de grands consommateurs d’énergie, voire une opportunité financière, tout autant qu’une réponse aux enjeux de transition énergétique et de souveraineté.
Avec cette édition du 26 septembre 2025, alors que la loi APER incite à la solarisation des bâtiments et des parkings, le Pôle Energie du Groupe SERL a organisé une matinée sur le thème des centrales de production d’électricité photovoltaïque et des centrales de production de chaleur et de froid par géothermie.

Premier thème exploratoire : les centrales solaires photovoltaïques
Les outils juridiques à disposition des hôpitaux pour développer leurs projets
Le cabinet d’avocats ADALTYS a rappelé les obligations règlementaires découlant de la loi APER : les acteurs publics doivent notamment végétaliser ou solariser leurs parkings à partir de 1 500 m².
Plusieurs montages juridiques sont possibles pour édifier une centrale photovoltaïque :
- Marché de travaux
- Marché global de performance
- Titre d’occupation
- Concession
- Marché de fournitures
À chaque problématique et situation, sa solution, ainsi que l’illustrent les exemples abordés ensuite dans la matinée.
Des projets en concession et en investissement propre
Le centre hospitalier de Wissembourg (Alsace) a opté pour un marché de concession sur 20 ans, pour construire une centrale photovoltaïque sur son parking. Le loyer versé en contrepartie, au regard de la production électrique consommée, revient à l’achat d’une électricité à un prix de 149 €/MWh. Ce qui est supérieur au prix du marché en été, mais inclut le financement de l’ouvrage, qui à terme reviendra en bon état de fonctionnement.
Le centre hospitalier de Haguenau (Alsace) porte l’investissement (fonds propres et crédit)d’une centrale photovoltaïque, via un marché de travaux. L’investissement engagé, comparé à l’énergie produite annuellement, donne un coût potentiel de 100 €/MWh (prix actuellement inférieur au prix du marché).
L’investissement en propre s’avère plus rentable que la concession. Ce dernier nécessite néanmoins une capacité d’investissement (minimisée par le crédit), ainsi que des ressources internes pour porter, encadrer et exploiter l’équipement.
Des projets en autoconsommation collective
L’opérateur See You Sun accompagne les projets d’autoconsommation collective de trois hôpitaux (Hôpital de Mayenne, Hôpital d’Ernée et Hôpital de Laval) en tiers investissement, comprenant la maintenance d’ombrières photovoltaïque. Ils disposent d’une électricité locale à prix fixe de 110,7€/MWh. À échéance du titre d’occupation, la propriété de la centrale reviendra au centre hospitalier.
Second thème exploratoire : la technique de la géothermie
Il existe différentes techniques de géothermie : géothermie sur nappe et géothermie sur sonde. La chaleur produite par de la géothermie émet selon l’ADEME 15 g de CO2 par kWh (contre240 g pour le gaz naturel) et la consommation électrique de ces installations est divisée par 4 par rapport à un chauffage électrique.
Un projet de géothermie en cours de réalisation
L’hôpital psychiatrique Saint-Jean-De-Dieu (Lyon) dispose de 60 000 m² de patrimoine, remontant pour le plus vieux à 1824. L’établissement a engagé des travaux de remplacement de ses installations de chauffage de gaz par une installation de géothermie sur nappe, comptant 6 km de linéaire et 12 sous stations.
Les radiateurs en fonte existants, initialement surdimensionnés, sont réutilisés avec les nouveaux régimes de température de la géothermie à confort thermique équivalent. Les économies attendues sont estimées à 500 000 € par an.
Un projet lancé il y a 4 ans
L’EHPAD Saint-Vincent-de-Paul (Saint-Etienne), 6 000 m² de surface, a remplacé en 2021 sa chaufferie gaz par une centrale de géothermie sur sondes : 13 sondes d’une profondeur de 200 ml alimentent une pompe à chaleur de 70 kW. L’installation distribue également du froid sans groupe froid (geocooling).
Après 4 années d’utilisation, le coefficient de performance de 4,2 est élevé et supérieur à l’estimation initiale. Il génère une économie annuelle estimée de 9 000 € et évite l’émission annuelle de 80 tonnes de CO2.
Un projet engagé il y a 32 ans
Le Vinatier-Psychiatrie Universitaire Lyon Métropole, établissement spécialisé en santé mentale, accueille plus de 30 000 patients par an, sur 35 sites.
Le site, « les Jardins du Président », construit en 1993 et acheté en 2014 (quartier Part Dieu), est équipé de géothermie sur nappe depuis son origine. Avec l’actuelle pompe à chaleur (191 kW en chaud et 152 kW en froid), l’économie annuelle, par rapport à un raccordement au chauffage urbain, est estimée à 10 500 €.
Le bâtiment UMD (site principal du Vinatier) dispose de puits canadiens. L’air de ventilation est tempéré en transitant dans des conduits enfouis dans les fondations du bâtiment. L’avantage est de peu solliciter les batteries froides et chaudes des centrales de traitement d’air, ce qui génère une économie d’énergie, et d’avoir une maintenance qui consiste en un simple nettoyage périodique des gaines d’entrée d’air. L’économie annuelle est évaluée à 7 500 €.
Le Groupe SERL remercie les partenaires et maîtres d’ouvrage venus partager leur expérience lors de cette demi-journée.

- Mettre en dialogue des acteurs issus d’environnements différents
- Établir des retours d’expérience concrets
- Sur la base de sujets opérationnels, réfléchir en commun pour être force de proposition sur des thématiques d’intérêt général




 
													 
													 
													
