Pour réussir la transition écologique, l’un des leviers d’action est de limiter les déchets et de décarboner les projets de construction. Un aménageur comme le Groupe SERL peut contribuer fortement à cette démarche, par et pour ses projets. Aussi, dans le cadre de sa démarche de structuration de l’innovation, le Groupe SERL a-t-il engagé une réflexion en matière d’économie de ressources et d’économie circulaire. Une première concrétisation a été mise en œuvre sur le projet urbain Gratte-Ciel centre-ville piloté par le Groupe SERL, avec l’établissement d’un Schéma directeur du réemploi à l’échelle de la ZAC.
Le réemploi : les principes
Comment s’engager ?
Le Groupe SERL structure une démarche d’innovation depuis 2019. Dans ses métiers d’aménageur et de constructeur d’équipements publics et privés, le Groupe SERL cherche à travers l’innovation à apporter des réponses différentes et nouvelles pour soutenir les transitions économiques, sociales et écologiques, en écho à sa Raison d’Être. L’innovation à la SERL s’organise par et pour les projets.
La mission Innovation du Groupe SERL mène notamment une démarche en matière d’économie de ressources et d’économie circulaire. L’objectif recherché est d’avoir un impact positif sur la transition écologique en limitant les déchets et en décarbonant les projets. Une première piste exploratoire vise à généraliser le recours au biosourcé et au géosourcé dans la construction de logements.
Aujourd’hui, une phase de concrétisation est également mise en œuvre sur le projet urbain Gratte-Ciel centre-ville. Le Groupe SERL a engagé une réflexion en matière de remploi et a produit un Schéma Directeur sur ce thème. Plusieurs cibles sont identifiées et des actions et des opérations concrètes sont d’ores et déjà engagées (espaces publics, occupation temporaire) ou le seront à l’avenir lors de nouvelles phases opérationnelles (démolition du Lycée Pierre-Brossolette, macro-lots A-B-C-D).
Qu’est-ce que le réemploi ?
Le réemploi se définit comme toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus (par exemple : une porte déposée puis reposée ailleurs).
A l’inverse, la réutilisation se définit comme toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui sont devenus des déchets sont utilisés de nouveau, pour un usage autre que celui pour lequel ils avaient été conçus (par exemple : une porte transformée en table).
Les enjeux du réemploi
Le réemploi de matériaux de construction répond aux problématiques de raréfaction des ressources et de production des déchets du BTP. Les bénéfices du réemploi sont nombreux : environnementaux, sociaux, économiques, patrimoniaux… :
- Prolongation de la durée de vie des matériaux, limitation des besoins en matières premières non-renouvelables.
- Perpétuation de l’histoire et de la mémoire des lieux et des pratiques constructives.
- Réduction des déchets à traiter, des flux et donc des transports émetteurs de CO2 et générateurs de gaz à effet de serre.
- Impulsion de l’emploi local par la valorisation de savoir-faire et d’emplois non-délocalisables (filières en circuit court).
- Mutualisation de services, de foncier et de besoins pour l’économie locale.
Les expériences de réemploi sur Gratte-Ciel centre-ville
Le schéma directeur
L’objectif était de comprendre en amont comment intégrer le sujet du réemploi à chaque étape du projet, pour l’ensemble des acteurs. Récupération et stockage/distribution de ressources issues de déconstructions, intégration de matériaux issus de la filière réemploi dans la conception et la mise en œuvre des espaces publics et bâtiments, sourçage de produits et d’acteurs locaux… La liste des actions est longue à l’échelle d’un quartier, et commence dès les clauses spécifiques à intégrer dans les marchés de maitrise d’œuvre et d’entreprises.
La SERL était accompagnée par Bobi réemploi pour le diagnostic ressources, et EODD et Bellastock comme AMO réemploi.
L’Occupation Temporaire
La SERL a initié une démarche d’occupation temporaire sur le site du projet. Des emprises vacantes de la ZAC (environ 7 000 m² de terrain nu) sont mises à disposition pendant 3 ans (été 2020 – été 2023) d’un groupe d’acteurs privés et associatifs, porteurs d’activités culturelles, sociales et agricoles.
Ce dispositif au cœur du quartier en mutation est un lieu de convergence de la démarche de réemploi.
Deux rôles principaux sont ainsi portés par les acteurs en place :
- Démontrer : accueillir des prototypes d’ouvrages en matériaux de réemploi (containers maritimes accueillant des activités…).
- Produire : être un lieu de production (terres fertiles, pépinière, mobilier… qui pourront être réemployés dans la ZAC (espaces publics ou bâtiments)).
100 % de pavés de réemploi pour l’esplanade Agnès Varda
Un travail conséquent a été réalisé par la SERL, la maîtrise d’œuvre des espaces publics (In Situ et Artelia) et l’entreprise (…) pour offrir au parvis du nouveau lycée Pierre-Brossolette 100 % de pierres de réemploi, dont 75 % proviennent de l’ancien pavage de la rue de la République à Lyon.
Chaque pavé a été redécoupé pour s’adapter aux dimensions du nouveau projet. Cette démarche a permis d’offrir une seconde vie à ces matériaux tout en préservant les ressources naturelles (pas d’extraction et de transport de matières premières lourdes d’origine lointaine) :
- 65 tonnes de CO2 évités, soit 13,5 tours de la terre en voiture.
- 3 000 m3 d’eau économisés, soit l’équivalent du remplissage d’une piscine olympique.
- 6 200 tonnes de déchets économisés, ce qui représente 1 500 tonnes par an pour une famille de 4 personnes.
L’équipe étudie aujourd’hui la suite à donner à la démarche pour le reste de l’esplanade, qui sera aménagée en 2026, avec notamment la création d’un marché de fourniture pour pallier les difficultés d’approvisionnement rencontrées lors de ce premier chantier.
Les lycéens imaginent un nouveau mobilier urbain
Douze élèves du Lycée Pierre Brossolette, dans le cadre de leur option arts plastiques, se sont investis pour transformer des matériaux de réemploi issus de la déconstruction de la passerelle quai de Saône (rive gauche) en mobilier urbain ergonomique et écoresponsable.
De la réflexion sur les usages, aux dessins et maquettes en passant par le respect des contraintes techniques et le choix des matériaux pour créer des prototypes, les élèves ont passés plus de 20 heures sur le projet lors d’ateliers d’écoconception, accompagnés par Bellastock et Rural Combo, ainsi que Mineka pour le choix des matériaux.
Installés de manière provisoire sur l’esplanade Agnès Varda, au droit du Lycée, les prototypes sont testés et ajustés avant l’installation d’un mobilier définitif sur le site.
À venir…
D’autres actions du schéma directeur du réemploi vont prochainement commencer. La déconstruction de l’ancien lycée Pierre-Brossolette démarrera cet été. Les matériaux identifiés dans le diagnostic ressources seront déposés par une entreprise spécialisée avant d’être classés et étiquetés comme réutilisables ou réemployables. Ce diagnostic fait par exemple état de 6,5 tonnes de parquet massif, 15 tonnes de bois divers et 3,5 tonnes d’acier… Aujourd’hui, il est envisagé que 75 % d’entre eux soient réutilisés ou réemployés. Avant le chantier, la quasi-totalité du mobilier non déplacé dans le nouveau lycée a été distribuée à des acteurs locaux (filière réemploi, associations, établissements scolaires) : tables, chaises, tableaux, lavabos, paillasses…. ont donc trouvé une nouvelle demeure depuis quelques mois.
En ce qui concerne les macro-lots A-B-C-D, plusieurs cibles et objectifs sont identifiés pour intégrer les matériaux de réemploi :
- Maximiser le réemploi dans les lots de second œuvre, en phases conception et construction.
- Créer une ressourcerie de chantier mutualisée entre les macro-lots A-B-C pour valoriser par le réemploi et la réutilisation des « déchets neufs » produits en phase chantier. le principe de cette ressourcerie est en outre l’occasion de donner corps à de nouveaux métiers liés aux thématiques du tri des déchets, du réemploi… Autant d’opportunités de favoriser, dans de nombreux cas, une insertion par l’emploi.
- Démarche exploratoire structurée visant à tester, évaluer, puis généraliser la méthode dans les autres projets d’aménagement
- Se mettre en ordre de marche pour répondre aux enjeux forts de la transition écologique et s’engager dans la perspective d’une ville neutre en carbone en 2050